Cinéma

keost a écrit:

battlestar a écrit:

Allez Christophe Chadefaud on t'a reconnu maintenant...
(critique de Boy A dans Studio ce mois-ci)

J'veux pas le savoir.
Dire que je "bosse" à Studio c'est la porte ouverte a toute les fenêtres. Bientôt tu te permettras de penser que je bosses aux Inrocks, et là je toucherais le fond.

Quand on a un pied chez Studio, l'autre est bientôt chez les Inrocks... terrible engrenage.

Ton icône Mouglalis d'ailleurs pourrait bien confirmer ton transfert.

Tea time n'était pas dispo, ce sera donc café et cigarettes



incontournable Isaach De Bankolé chez Jarmusch...

ainsi que le casting 4 étoiles dont



... quand même.

battlestar a écrit:

La plupart des sketchs sont d'un très faible niveau je trouve. Mais Jarmush a le mérite de créer un univers cohérent a travers plusieurs scénette sans rapports entre elles (grâce entre autre a une bande d'acteur qui savent jouer avec leur image). Des acteurs qu'on retrouve alors avec un réel plaisir, et Jarmush est un vrai createur d'ambiance.

Je ne retiens au final que le sketch avec Coogan, irrésistible.


Mais c'est loin des Down by law, mystery train, Dead Man, etc...

keost a écrit:

La plupart des sketchs sont d'un très faible niveau je trouve. Mais Jarmush a le mérite de créer un univers cohérent a travers plusieurs scénette sans rapports entre elles (grâce entre autre a une bande d'acteur qui savent jouer avec leur image). Des acteurs qu'on retrouve alors avec un réel plaisir, et Jarmush est un vrai createur d'ambiance.

Je ne retiens au final que le sketch avec Coogan, irrésistible.


Mais c'est loin des Down by law, mystery train, Dead Man, etc...

Je n'irai pas jusqu'à dire très faible niveau.
Il est certain que le film repose entièrement sur la patte Jarmusch et la quasi impro de ses acteurs ; ça peut paraître léger mais ça me dérange si peu.
Naïvement, j'aime bien l'idée qu'un film puisse reposer sur le "cabotinage" de ses acteurs et non pas une grosse machine de guerre qui cale son pleurnichage à 6.37mn, substance comprise ou pas d'ailleurs.
J'en retiens le passage de la délicieuse Cate Blanchett si je devais en citer un à la hâte, voire le duel Waits / Pop mais finalement peut-être bien les 3/4...

l'appel de la Forest n'est pas loin.

Cycle Sam Peckinpah, un des enfants terribles qu'Hollywood a enfantés.



Steve McQueen n'étant pas dispo, c'est donc Dustin Hoffman qui a légitimement montré le bout de son nez (je ne saurai dire combien j'aime cette affiche des Chiens de paille).



L'exploration de la nature humaine et la palette de ses bas instincts passées à la loupe.
Pour le rôle "chiffe molle" de Dustin Hoffman (ah David).

EDIT : attente d'Osterman week end avec ferveur...

battlestar a écrit:

Cycle Sam Peckinpah, un des enfants terribles qu'Hollywood a enfantés.

J'ai revu recemment Bring Me the Head of Alfredo Garcia et j'ai toujours autant de mal avec cette façon de filmer la violence a la limite de la complaisance. La chute des corps est toujours filmée avec une espèce d'empathie mal placé (des ralentis, du sang bien rouge, etc...). Concernant le film en lui même, je le trouve mal structuré.
On perd 20min d'introduction avant de nous présenter le personnage principal (le trop rare Warren Oates) qui pour le coup parait bien antipathique, puis un ventre mou d'une heure et enfin 20min fulgurante, pleine d'une espèce d'énergie du désespoir : L'argent n'est plus le moteur mais la vengeance (ce qui permet une vraie étude de personnage), Oates remonte les échelons, pour revenir a la source du carnage, un chemin de croix douloureux dont l'issue parait certaine (le plan de fin est d'ailleurs magistral).

Je ne me souviens plus de Straw Dogs, juste du sujet incroyable et d'une très bonne impression général du film.

keost a écrit:

battlestar a écrit:

Cycle Sam Peckinpah, un des enfants terribles qu'Hollywood a enfantés.

J'ai revu recemment Bring Me the Head of Alfredo Garcia et j'ai toujours autant de mal avec cette façon de filmer la violence a la limite de la complaisance. La chute des corps est toujours filmée avec une espèce d'empathie mal placé (des ralentis, du sang bien rouge, etc...). Concernant le film en lui même, je le trouve mal structuré.
On perd 20min d'introduction avant de nous présenter le personnage principal (le trop rare Warren Oates) qui pour le coup parait bien antipathique, puis un ventre mou d'une heure et enfin 20min fulgurante, pleine d'une espèce d'énergie du désespoir : L'argent n'est plus le moteur mais la vengeance (ce qui permet une vraie étude de personnage), Oates remonte les échelons, pour revenir a la source du carnage, un chemin de croix douloureux dont l'issue parait certaine (le plan de fin est d'ailleurs magistral).

Je ne me souviens plus de Straw Dogs, juste du sujet incroyable et d'une très bonne impression général du film.

C'est ça la méthode Peckinpah.

Il fait parti de ces vieux salauds qui aiment se faire détester par le spectateur lui-même (ça en deviendrait presque un but par moments), soit en le noyant dans une partie "banalités" poussive, soit en le perdant carrément pour mieux le rattraper et lui offrir un exemplaire matraquage de scènes vengeresses, d'une certaine manière complaisante, oui, si tu veux...

L'exploit, c'est que pendant la "noyade", il a su, pour prendre l'exemple du personnage de David dans Straw Dogs, amener insidieusement (j'aime ce mot décidemment) le spectateur à s'identifier au "héros" sans même que celui-ci ne s'en rende compte.

Le héros "parfait" ne l'intéresse guère. Le héros banal, failles hypothétiquement perverses comprises, oui.
Dès le moment où tu montres le moindre signe d'exaspération, il considérait alors son coup réussi, son boulot rempli.
Il avait raison. Ca relève de la maestria.

battlestar a écrit:

Le héros "parfait" ne l'intéresse guère. Le héros banal, failles hypothétiquement perverses comprises, oui.

L'anti héros, ou le héros malgrés lui, ça a toujours été un bon point de départ. Ce qui me gène plus, du moins dans Alfredo Garcia, c'est la façon je m'enfoutiste qu'a Peckinpah de présenter et développer son personnage. C'est un parti pris.
Ce qui n'était d'ailleurs pas le cas de Straw Dogs dans mon souvenir, dans lequel le couple et son style de vie bourgeois était amené avec une grande finesse (faut dire qu'il s'agissait de présenter un constrate avec leurs nouveaux copains de jeux).
J'aime beaucoup Straw Dogs, parce que c'est un film qui me fait peur. Peur de ce que ça pourrait dire (ou révéler) sur l'Homme en général.

keost a écrit:

c'est la façon je m'enfoutiste qu'a Peckinpah de présenter et développer son personnage. C'est un parti pris.

Je m'en foutiste jusqu'au bout

keost a écrit:

Ce qui n'était d'ailleurs pas le cas de Straw Dogs dans mon souvenir, dans lequel le couple et son style de vie bourgeois était amené avec une grande finesse.

Tu veux parler du survol de la présentation du couple.
Contrairement à toi, je trouve qu'il y a pas mal d'élèments manquants, de questions en suspens mais finalement sans conséquences, car ce que tu perçois, ou crois percevoir du dit couple, c'est plus ton imagination titillée qui te l'avance (elle revenant en territoire connu, l'ébauche d'un passé sentimental, lui ne demandant qu'à le connaître... on est dans le flou).

keost a écrit:

J'aime beaucoup Straw Dogs, parce que c'est un film qui me fait peur. Peur de ce que ça pourrait dire (ou révéler) sur l'Homme en général.

Je ne sais plus qui comparait le film à une étude sociologique...
C'est le propre de l'Homme que d'être effrayé par son reflet.

Cher Gus Van sant,



votre dernier film peut être la pire bouse de votre filmographie, ce que je ne vous souhaite pas bien évidemment, je suis d'ores et déjà convaincue qu'il est salutaire à bien des égards.
De plus, c'était quand même couillu d'aller chercher Sean Penn, l'incarnation type du macho mystérieux, pour le rôle de Milk...

battlestar a écrit:

je suis d'ores et déjà convaincue qu'il est salutaire à bien des égards.

Je ne sais pas si un film se doit d'etre salutaire.
De la même façon, réduire la probable qualité d'un film a son sujet (de manière positive ou négative) va a l'encontre de l'outil cinéma (il me semble).
Ceci dit (et c'était essentiellement pour faire mon chieur), je pense qu'on aura droit au pire, a un film académique avec un casting de luxe (j'y serais bien allé rien que pour Diego Luna qui reste gravé en moi en Sozie de Michael Jackson dans le dernier Korine, et James Franco qui m'avait étonné dans Pineapple Express de David Gordon Green). Je ne sais pas a quel niveau les dernières expérimentations de Gus lui on servit pour l'élaboration de ce biopic salutaire.

Finalement, seul Winterbottom (avec 24h party people) semble réussir a donner une vraie identité et une forme toute cinématographique (loin d'une structure littéraire cadenassé) a sa biographie filmé en jouant avec reel/imaginaire (Le fils conducteur de sa filmographie), en imprégner de fictions des faits avérés (ou en partant de faits réels pour mieux se permettre de fictionnaliser l’ensemble – l’extraordinaire docu-fiction In this World-)

Citation :

De plus, c'était quand même couillu d'aller chercher Sean Penn, l'incarnation type du macho mystérieux, pour le rôle de Milk...

Pour Sean Penn, il donne l'impression de courrir apres l'oscar depuis un moment. Ce gros macho mysterieux qui joue un simple d'esprit catatonyque dans Sam je suis Sam, c'était déja une bonne piste...

keost a écrit:

Je ne sais pas si un film se doit d'etre salutaire.

Je pense que c'est une des fonctions du cinéma, après le plaisir tout bonnement.

keost a écrit:

De la même façon, réduire la probable qualité d'un film a son sujet (de manière positive ou négative) va a l'encore de l'outil cinéma (il me semble).

Le sujet fait souvent la qualité d'un film, comme la qualité d'un film est souvent dûe au sujet. Hormis divertir, le cinéma est aussi là pour " éduquer " (bien grand mot mais je me comprends...).

keost a écrit:

Diego Luna qui reste gravé en moi en Sozie de Michael Jackson dans le dernier Korine

Et Samantha Morton en Marilyn... dit-il avec entrain.

keost a écrit:

Finalement, seul Winterbottom (avec 24h party people) semble réussir a donner une vraie identité et une forme toute cinématographique (loin d'une structure littéraire cadenassé) a sa biographie filmé en jouant avec reel/imaginaire (Le fils conducteur de sa filmographie), en imprégner de fictions des faits avérés (ou en partant de faits réels pour mieux se permettre de fictionnaliser l’ensemble – l’extraordinaire docu-fiction In this World-)

Paul Greengrass me vient en tête avec Bloody Sunday (et le magistral James Nesbitt trop rare...)

keost a écrit:

Pour Sean Penn, il donne l'impression de courrir apres l'oscar depuis un moment. Ce gros macho mysterieux qui joue un simple d'esprit catatonyque dans Sam je suis Sam, c'était déja une bonne piste...

Mon dieu je dois avoir L'impasse stocké quelque part par là... je viens de percuter.

Tu bosses donc pour les Cahiers du cinéma... ceux qui ne sont jamais contents mais pas avares en locutions...

Ou alors tu es peut être bien Lio.

battlestar a écrit:

Le sujet fait souvent la qualité d'un film, comme la qualité d'un film est souvent dûe au sujet.

Un grand metteur en scène peut "transcender" un sujet totalement anodin. L'exemple le plus récent, Two Lovers de James Gray. L'histoire d'amour contrariée la plus banale (un trio amoureux), peut se révéler étonnement fascinante a travers les yeux de Gray.
Pour aller plus loin, tu as des réalisateurs maniéristes qui n'ont que trop peu d'intérêt pour le sujet même et qui s'intéressent plus fondamentalement sur comment le traiter (De Palma en tête, qui travaille presque ces films autour de certaines images iconiques).

Citation :

Hormis divertir, le cinéma est aussi là pour " éduquer " (bien grand mot mais je me comprends...).

Le cinéma n'a jamais eu pour objectif de me divertir, et encore moins de m'éduquer.
J'y trouve une palette d'émotion que je ne vois pas ailleurs, une capacité a travailler ma curiosité et (n'ayons pas peur des mots) a titiller mon intellect. Le cinéma ouvre des voies, et pose les questions, celui qui donne les réponses (donc éduque) a un champs d'action trop restreint, et ne m'intéresse pas.
Le cinéma touche quand il intrigue, quand il se permet d'etre malin, ou s'affiche comme miroir déformant.

Citation :

Et Samantha Morton en Marilyn... dit-il avec entrain.

J'aurais plutot dit : Denis Lavant (l'acteur fétiche de Carax, incroyable dans Beau Travail) en Chaplin!!!!

Citation :

Mon dieu je dois avoir L'impasse stocké quelque part par là... je viens de percuter.

Il y a les performances d’acteurs particulièrement impressionnantes, et celle plus latente. Dans l'impasse, on peut applaudir l'incroyable énergie de ce personnage d'avocat cocainé limite over the top... performance excellente, presque évidemment excellente... ou Pacino, qui intériorise son personnage de vieux cabot qui subit plus qu'il ne dirige...

Citation :

Tu bosses donc pour les Cahiers du cinéma... ceux qui ne sont jamais contents mais pas avares en locutions...

C'est mieux, tu vois on y arrive. Passer de studio aux cahiers en moins d'une semaine. C'est un grand pas pour l'homme.
Positif, me voila.

Citation :

Ou alors tu es peut être bien Lio.

Banana split.

keost a écrit:

Un grand metteur en scène peut "transcender" un sujet totalement anodin.

Pas dit le contraire, on est d'accord sur ce point.

keost a écrit:

L'exemple le plus récent, Two Lovers de James Gray. L'histoire d'amour contrariée la plus banale (un trio amoureux), peut se révéler étonnement fascinante a travers les yeux de Gray.

On est d'accord également, reste que le sujet du triangle amoureux (aussi vieux que le monde, ou presque) est un thème récurrent chez Gray qui ne cesse de le fasciner, voire de "l'obséder" dans un certain sens. Sujet inspirant qui fait par ailleurs un magnifique film donc.

keost a écrit:

Le cinéma n'a jamais eu pour objectif de me divertir, et encore moins de m'éduquer.
J'y trouve une palette d'émotion que je ne vois pas ailleurs, une capacité a travailler ma curiosité et (n'ayons pas peur des mots) a titiller mon intellect.

D'accord encore.
Quand je parle de "divertir" (titiller dans le sens large du terme si tu préfères), mon esprit associe inconsciemment la notion de plaisir avec (plaisir de la découverte, de l'émotion, d'une certaine idée de "beauté" et toute la palette qui en découle...).
Il n'y a pas vraiment de frontière entre les deux pour moi, ou alors elle est bien mince.
Ceci réside aussi dans les définitions personnelles de chacun.

keost a écrit:

Le cinéma ouvre des voies, et pose les questions, celui qui donne les réponses (donc éduque) a un champs d'action trop restreint, et ne m'intéresse pas.

Tout à fait.
J'aime quand un film pose des questions, ou soit assez fort pour te les faire poser toi-même (et te documenter par la suite pourquoi pas...).
On se fout de la réponse car ce qui est intéressant c'est avant tout TON raisonnement.
Néanmoins, rien ne t'empêche d'apprendre d'un film qui te donne des réponses (il te donne matière à la réflexion...), bonnes ou mauvaises soient-elles. J'en apprends tout autant. Peu importe, ton esprit critique est là pour faire la part des choses.
Bouger les frontières de l'esprit, regarder autour et plus loin. C'est en ça qu'un film est salutaire.

keost a écrit:

J'aurais plutot dit : Denis Lavant (l'acteur fétiche de Carax, incroyable dans Beau Travail) en Chaplin!!!!

Denis Lavant, cette gueule de cinéma. Ah chez Claire Denis oui.

keost a écrit:

C'est mieux, tu vois on y arrive. Passer de studio aux cahiers en moins d'une semaine. C'est un grand pas pour l'homme.
Positif, me voila.

Promotion canapé.

Bon, enfait, on est d'accord.

Citation :

Promotion canapé.

A croire que je suis plutôt convaincant.

Well, battlestar...she's a marshmallow.

keost a écrit:

Well, battelstar...she's a marshmallow.

Bon c'est pas bientôt fini la pub pour

Spoiler:

Il m'arrive de lire... oui, ça arrive... des synopsis de films et d'en retenir certains plus que d'autres, ceci même après des années.
Récemment, je suis tombée sur celui-ci et il m'obsède.



Tarnation de Jonathan Caouette.

battlestar a écrit:

Il m'arrive de lire... oui, ça arrive... des synopsis de films et d'en retenir certains plus que d'autres, ceci même après des années.
Récemment, je suis tombée sur celui-ci et il m'obsède.



Tarnation de Jonathan Caouette.

Je l'avais vu dans un festival il y a quelques années, c'est insupportable de nombrilisme (on me dira : c'était a prévoir). Je me souviens aussi d'une séquence particulièrement enervante, qui tirait en longueur, dans laquelle la mère de Cacaouette jouait avec une Pumpkin en poussant des petits cris de joies (ou d'hystérie, enfin ça revient au même au final)...

keost a écrit:

Je l'avais vu dans un festival il y a quelques années, c'est insupportable de nombrilisme (on me dira : c'était a prévoir). Je me souviens aussi d'une séquence particulièrement enervante, qui tirait en longueur, dans laquelle la mère de Cacaouette jouait avec une Pumpkin en poussant des petits cris de joies (ou d'hystérie, enfin ça revient au même au final)...

J'ai jeté un oeil (je le recherche toujours)... à la bande annonce, c'est d'ailleurs ces instants tout à fait glauques qui m'ont interpellés.
Je ne saurai expliquer.

Tiens, en voilà une bande annonce alléchante :